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Établir une présence humaine durable sur la Lune : mythe ou réalité imminente ?

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30 Oct 2024

Depuis des siècles, l’humanité est animée par une soif inextinguible de découverte et d’exploration, notamment dans l’espace. L’idée de voyager au-delà de notre planète et de conquérir l’univers fascine toujours autant, et la Lune est au cœur de ces aspirations. Aujourd’hui, des agences spatiales comme la NASA et JAXA envisagent sérieusement d’établir une présence humaine sur notre satellite naturel. La NASA prévoit même de construire des habitations lunaires d’ici 2040. Cette ambition n’est pas seulement un exploit en soi, mais aussi une étape cruciale vers l’exploration de Mars, une planète qui pourrait nous révéler des secrets essentiels sur notre propre système climatique.

Un défi technique et scientifique

Vivre sur la Lune représente un défi colossal pour l’humanité. Si l’idée séduit autant les experts que le grand public, pourquoi n’est-elle pas encore réalisée ? La réponse réside dans les défis techniques et logistiques. Actuellement, il n’existe pas de solution miracle, mais des pistes prometteuses sont explorées. L’une des principales approches est l’utilisation des ressources disponibles sur place, un concept connu sous le nom d' »in-situ resource utilization ». Envoyer des matériaux depuis la Terre est coûteux et complexe, il est donc crucial d’exploiter les ressources lunaires pour construire des habitats et extraire des éléments essentiels comme l’oxygène, l’eau et l’hélium 3.

La régolithe : une ressource clé

La régolithe, ou poussière lunaire, joue un rôle central dans ces projets. Depuis les premières missions lunaires, des échantillons de cette poussière ont été rapportés sur Terre pour étudier ses propriétés. Aujourd’hui, des expériences sont menées pour transformer cette poussière en matériaux de construction. La régolithe, composée d’oxydes, peut être utilisée pour extraire divers métaux et être transformée en briques grâce à des techniques comme l’impression 3D. Ces briques pourraient former les premiers abris lunaires, protégeant les astronautes des radiations et des variations de température extrêmes.

Des défis à surmonter

Cependant, reproduire les conditions lunaires sur Terre est un défi en soi. Les simulants de poussière lunaire et les conditions extrêmes (températures allant de -248 à 123 degrés Celsius, faible gravité, absence d’atmosphère) doivent être recréés pour tester les technologies. L’ESA travaille sur des méthodes automatisées utilisant la lumière solaire pour produire des briques lunaires sans importer de laser.

Vers une construction autonome

Les prochaines étapes incluent l’automatisation de la production de briques lunaires. Des systèmes autonomes pourraient fabriquer des briques en série, contrôlés depuis la Terre. Le projet Olympus de la NASA envisage d’envoyer un robot sur la Lune pour imprimer des structures en 3D à partir de régolithe.

Une expertise pour la Terre et au-delà

Ces avancées ne se limitent pas à la Lune. Les techniques développées pour construire dans des environnements extrêmes pourraient être appliquées sur Terre, notamment dans des zones sinistrées par le changement climatique. De plus, une base lunaire pourrait servir de point de départ pour des missions vers Mars, ouvrant de nouvelles perspectives pour l’exploration spatiale et la coopération internationale.

Mars : la prochaine frontière

Mars représente l’ultime objectif de l’exploration spatiale. Comprendre son histoire pourrait nous éclairer sur la formation du système solaire et la vie dans l’univers. La découverte de vie microbienne sur Mars aurait des implications profondes pour la biologie. L’exploration de Mars pourrait également inspirer les futures générations à embrasser des carrières scientifiques et technologiques, tout en favorisant la coopération internationale.

Contenu de la tribune de Grégoire Chabrol, chercheur et directeur de la recherche à l’Icam, site de Strasbourg-Europe, retravaillé par Mistral.AI.

Tribune publiée sur le site des Echos (pour les abonnés)

Crédit photo Freepik

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