Les élèves Icam collaborent à la Biosphère urbaine
Icam
8 Fév 2024
Un projet unique en son genre, documenté par Arte, pour lequel les élèves de Nantes et Grand Paris Sud réalisent des innovations frugales.
Vivre en autosuffisance avec des technologies low-tech, peu gourmandes en ressources : telle est la démonstration du projet de Biosphère de Corentin de Chatelperron et de toute l’équipe du Low-Tech Lab. L’association n’en est pas à son coup d’essai : après une première expérience en solitaire sous le climat tropical de la Thaïlande, Corentin (ingénieur Icam) a vécu 4 mois au Mexique dans la Biosphère du désert, en duo avec la designer Caroline Pultz. Ensemble, ils ont expérimenté la vie en milieu aride, avec un véritable écosystème low-tech leur fournissant eau, nourriture et énergie. Leur aventure fait l’objet d’une websérie Arte.
Une réalité accessible à tous
Aujourd’hui, Corentin souhaite transposer cette expérience dans un milieu plus proche de nous : la ville. “De nombreuses personnes se demandent comment modifier leur mode de vie afin d’être plus en accord avec leurs valeurs, mais ils trouvent cela compliqué en ville, explique t-il. Nous souhaitions voir de quelle manière les innovations low-techs que nous collectons depuis dix ans peuvent être au service de cette question”. Corentin et Caroline se préparent donc à une nouvelle expérimentation de plusieurs mois, avec aussi le but de démontrer que “c’est quelque chose d’accessible à tous”, grâce à des indicateurs d’économie d’eau, de déchets, sur la santé et financiers. Dans leur appartement de 26 m2, une douche sous forme de vaporisateur permettra par exemple de faire pousser des champignons, un photobioréacteur produira de la spiruline, ou encore, des toilettes “vivantes”, avec des larves qui recyclent les matières, produiront du compost pour alimenter les plantations comestibles…
Quatre mémoires scientifiques Icam
Corentin a sollicité l’Icam pour la création de plusieurs innovations low-tech qui seront installées dans la Biosphère. Ainsi, des élèves de Grand Paris Sud travaillent sur un système de rameur qui, tout en s’exerçant, permet de produire de l’électricité ou de faire fonctionner le lave-linge. D’autres élèves se penchent sur la question délicate de la gestion de régulation thermique et hygrométrique, dans le but de créer chauffage et climatisation de façon naturelle. D’autres encore, à Nantes, imaginent un réseau wifi local, permettant de partager des données à une échelle réduite, plutôt que de les faire transiter d’un bout du monde à l’autre dans des datacenters très polluants (comme c’est le cas de toutes nos données). “Ce projet prend vie grâce à de nombreux partenariats, comme avec l’agence spatiale française (CNES), qui nous aide entre autres à créer un software “assistant” pour la gestion de l’écosystème et qui va nous fournir des capteurs pour contribuer au projet de régulation thermique et hygrométrique”.
La Biosphère urbaine sera opérationnelle en juillet, pour quatre mois d’expérimentation. C’est aussi tout un écosystème humain qui se met en action : une ferme qui fournit du biogaz pour la cuisson courte des aliments, des cloneurs de champignons, des éleveurs de larves, ou encore la collaboration avec autre alumni Icam, Paul Mouraz, pour la fabrication d’un broyeur de déchets organiques. Des centaines de participants sont inscrits, en région parisienne et au-delà, pour y contribuer dans le cadre du programme de sciences participatives.
Une aventure qui sera, elle aussi, documentée par Arte, et que nous suivrons de très près !
//
Pour en savoir plus :
La websérie Arte sur la Biosphère du désert
Le Low-Tech Lab