Jonathan Quinton
21 Jan 2019
Fin 2013, je suis parti pour 15 mois comme coopérant de la DCC, Délégation Catholique pour la Coopération, à Pointe-Noire au Congo Brazzaville. J’ai préparé le chantier de construction du nouveau campus de l’école d’Ingénieurs Ucac-Icam comme chef de projet, délégué à la maitrise d’ouvrage.
J’avais candidaté sur ce poste pour deux raisons : mon Projet Pré-Ingénieur chez GRDF m’avait permis de gérer des chantiers de BTP. J’ai adoré cet environnement et son relationnel, le rapport aux entreprises sous-traitantes, le pilotage de projet et de chantier en collaboration avec tous les intervenants extérieurs. Je recherchais aussi une expérience forte à l’international pour « changer d’air » et vivre une rupture après mes études.
Grâce à la formation humaine et à la diversité des modules proposés durant le cursus ingénieur j’ai développé une certaine éthique, une capacité d’écoute et une ouverture d’esprit. Je suis capable de décoder le contexte dans lequel j’évolue et de m’adapter aux situations nouvelles.
Heureusement car la gestion de projet en Afrique est parfois un véritable challenge dans un pays pétrolier où la corruption est omniprésente et les moyens limités. La situation économique et industrielle du Congo induit un développement contrasté. La qualité moyenne des infrastructures et des services complique la vie quotidienne mais la culture, l’ouverture d’esprit et le relationnel des Congolais m’a permis de vivre des expériences incroyables. La capacité à tisser des relations intelligentes, avec les différents acteurs locaux bien implantés, peut permettre de débloquer des situations complexes. Par exemple nous avons pu accélérer des procédures ralenties par la corruption grâce aux relations que j’ai pu entretenir avec l’évêque de Pointe-Noire car L’Eglise en Afrique Centrale étant très influente dans le milieu de l’éducation.
En tant que Volontaire Solidaire International, j’ai pu travailler et partager le quotidien des congolais. J’ai découvert une culture incroyable ! Vivre et travailler en Afrique Centrale est un réel plaisir ! Le relationnel est au cœur de toutes les activités : partager un repas, une bière, être présenté à la famille, au quartier, être immergé dans la culture.
Le mode de vie Africain est absolument incroyable, ils vivent au jour le jour, le mot d’ordre : « Improvisation ». C’est très étonnant pour un européen mais finalement tellement plaisant ! J’ai vécu des moments inoubliables que ce soit au cœur de la brousse congolaise ou en plein quartier « ambiancé » de Ponton La Belle (surnom donné à la ville de Pointe-Noire) ou encore la remontée d’un fleuve de plus de 10h en bateau dans le massif du Mayombe avec en fond sonore l’écoulement de l’eau, les animaux de la brousse et un voie d’un homme chantant en Congolais.
Il faut se préparer mentalement à vivre une expérience assez … imprévisible ! Il faut être prêt à tout, profiter du moment présent en saisissant toutes les opportunités.
J’ai tissé là bas un véritable réseau professionnel et j’ai acquis un bon niveau de compétences en gestion de projet de construction. D’un point de vue personnel, j’ai gagné en maturité et en ouverture d’esprit. Cette expérience a été un véritable tremplin. Depuis, j’ai eu des propositions pour continuer à travailler à l’international.